
Le 19 avril, sur les ondes d'Europe 1, l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin déclarait en évoquant les montées de violence et les séquestrations de cadres : "Il existe un risque révolutionnaire en France", risque qui exige selon lui "des gestes forts et des mesures exceptionnelles".
Manifestement, cet appel a été entendu à l'Elysée. En effet, dès le surlendemain, Nicolas Sarkozy présentait à Nice son plan pour la sécurité. Bref aperçu : "Le Parlement devrait examiner ce texte en juin - le dix-septième sur l'insécurité depuis 2002 -, texte qui pourrait notamment permettre de punir de 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende tout membre d'une bande violente. (...) Enfin, les sanctions devraient être applicables à toute personne, même non armée, participant volontairement à un attroupement dans lequel une ou plusieurs armes sont visibles." (LePoint.fr). Il est aussi question d'interdire le port de cagoule dans les manifestations.
Résumons : identification garantie des manifestants + criminalisation d'une participation à une manif' dans laquelle l'un quelconque des manifestants porterait une arme. Voilà qui doit permettre d'embastiller facilement n'importe qui ayant participé à n'importe quelle manifestation dans laquelle on aura glissé quelques agents provocateurs armés.
Si on se rappelle le flicage généralisé auquel tendait le projet de fichier EDVIGE, on se dit peut-être que tout ça à l'air de vouloir aller plus ou moins dans le même (mauvais) sens.
Si on y ajoute la loi Hadopi qui doit permettre, sur dénonciation, sans enquête et sous prétexte d'un délit quasi-improuvable, de couper le sifflet à n'importe quel bloggeur trop insolent ou à trop forte audience, on commence à voir se dessiner les "mesures exceptionnelles" que la situation de notre pays inspire à notre vénéré Président... On dirait qu'il s'agit de se donner les moyens de baillonner une éventuelle agitation populaire.
Si maintenant on s'intéresse à la façon dont le temps de parole de l'opposition et le droit d'amendement sont en passe de se voir réduits à l'Assemblée, on se dit que la voie parlementaire n'est pas beaucoup plus en sécurité que l'expression directe par l'Internet ou par les manif'.
Et si enfin on se rappelle que M. Sarkozy nommera désormais directement le président de France-Télévisions, tout ça vous a au final un petit air de muselage de l'opinion qui semble préparer des lendemains moyennement démocratiques.
Il est vraiment temps d'envoyer un signal fort et clair à l'Elysée. Tiens, justement, il y aura des élections le 7 juin. On pourrait peut-être en profiter ?
Ch. Romain
Manifestement, cet appel a été entendu à l'Elysée. En effet, dès le surlendemain, Nicolas Sarkozy présentait à Nice son plan pour la sécurité. Bref aperçu : "Le Parlement devrait examiner ce texte en juin - le dix-septième sur l'insécurité depuis 2002 -, texte qui pourrait notamment permettre de punir de 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende tout membre d'une bande violente. (...) Enfin, les sanctions devraient être applicables à toute personne, même non armée, participant volontairement à un attroupement dans lequel une ou plusieurs armes sont visibles." (LePoint.fr). Il est aussi question d'interdire le port de cagoule dans les manifestations.
Résumons : identification garantie des manifestants + criminalisation d'une participation à une manif' dans laquelle l'un quelconque des manifestants porterait une arme. Voilà qui doit permettre d'embastiller facilement n'importe qui ayant participé à n'importe quelle manifestation dans laquelle on aura glissé quelques agents provocateurs armés.
Si on se rappelle le flicage généralisé auquel tendait le projet de fichier EDVIGE, on se dit peut-être que tout ça à l'air de vouloir aller plus ou moins dans le même (mauvais) sens.
Si on y ajoute la loi Hadopi qui doit permettre, sur dénonciation, sans enquête et sous prétexte d'un délit quasi-improuvable, de couper le sifflet à n'importe quel bloggeur trop insolent ou à trop forte audience, on commence à voir se dessiner les "mesures exceptionnelles" que la situation de notre pays inspire à notre vénéré Président... On dirait qu'il s'agit de se donner les moyens de baillonner une éventuelle agitation populaire.
Si maintenant on s'intéresse à la façon dont le temps de parole de l'opposition et le droit d'amendement sont en passe de se voir réduits à l'Assemblée, on se dit que la voie parlementaire n'est pas beaucoup plus en sécurité que l'expression directe par l'Internet ou par les manif'.
Et si enfin on se rappelle que M. Sarkozy nommera désormais directement le président de France-Télévisions, tout ça vous a au final un petit air de muselage de l'opinion qui semble préparer des lendemains moyennement démocratiques.
Il est vraiment temps d'envoyer un signal fort et clair à l'Elysée. Tiens, justement, il y aura des élections le 7 juin. On pourrait peut-être en profiter ?
Ch. Romain
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