mercredi 27 mai 2009

Petits moments d'un débat télévisé...

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Les débats télévisés sont plus souvent des foires d’empoigne qu’autre chose, mais de temps à autre on y entend des propos qui font réfléchir.

Dimanche ou lundi dernier, je ne sais plus, l’émission d’Yves Calvi était consacrée aux élections européennes. Sur le plateau, des politiques et des «experts». Les politiques : Michel Barnier (UMP), Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie), Marielle de Sarnez (MoDem) et Harlem Désir (PS). Les experts : Alexandre Adler, un M. Quatremer (journaliste à Libé et spécialiste de Bruxelles) et Brice Couturier, d’un institut de sondage. Plus peut-être un ou deux autres dont j’oublie les noms.

Au hasard des propos, j’ai entendu que la fameuse affirmation : «60 à 70% des lois votées au Parlement français ne sont que la transposition de directives européennes» serait une pure et simple légende. Une légende qui trouverait son origine dans un souhait exprimé par Jacques Delors, quand il présidait la commission européenne. En réalité, d’après une étude menée par l’IEP de Toulouse, on n’en serait pas à plus de 20%. J’ai cherché à vérifier ça, pour l’instant je n’ai pas trouvé. Mais rien que cela valait le coup d’être entendu.

A un autre moment, les invités débattaient sur le prévisible niveau d’abstention, en s’interrogeant sur les raisons de la désaffection des Français (et même des Européens en général) pour cette élection. Puis ce fut une intervention en duplex de Nicolas Dupont-Aignan, gaulliste de droite (non, ce n’est pas un pléonasme) et chef de file de «Debout la République !». Et là, il y eut un moment pas inintéressant non plus.

M. Dupont-Aignan, s’adressant à Yves Calvi, commença par ces mots (je cite de mémoire) : «Je voudrais commencer par une remarque. Regardez qui vous avez invité, qui est sur le plateau ce soir : l’UMP, le PS, le MoDem… Tous les partis qui ont appelé à voter Oui au TCE. Et comme experts, des gens qui ont soutenu à toutes forces le Oui, et des instituts qui se sont acharnés à promouvoir le Oui. Or, c’est le Non qui l’a emporté au suffrage universel. Vous n’avez invité aucun des partisans de ce Non que les Français ont approuvé, ni M. Le Pen, ni Mme Buffet, ni M. Mélenchon, ni moi. Et vous vous étonnez que les Français ne vous écoutent pas, et qu’ils ne s’intéressent pas à cette élection ?»

On peut penser ce qu’on veut de M. Dupont-Aignan et de ses propositions. Du reste, ce qu’il dénonçait là n’est évidemment pas la seule explication d’une abstention qui croît à chaque élection européenne et qui frappe tous les pays membres. N’empêche, sur ce coup-là, j’ai trouvé qu’il était loin d’avoir tort.


Ch. Romain

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