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En l’honneur de Denis Olivennes (ex-patron de la FNAC et inspirateur du texte), de Pascal Nègre (président d’Universal et grand zélateur du projet), de Christine Albanel (ministre de la Culture ayant fait du projet une affaire personnelle), de Bernard Lavilliers (chanteur « révolté » ayant appelé à soutenir le projet), de Johnny Hallyday (célèbre exilé fiscal et autre soutien du projet), de Renaud (qui défend le projet après avoir bramé pendant des années "Société, tu m'auras pas"), de Frédéric Lefebvre (porte-parole de l’UMP habituellement défenseur de thèses plutôt ultralibérales) et de quelques autres promoteurs forcenés du projet HADOPI, il m’a semblé indiqué de publier ici des extrait d’un texte écrit en 1845 par l’économiste Frédéric Bastiat, l’un des pères de l’école libérale…
"Pétition des fabricants de chandelles, bougies, lampes, chandeliers, réverbères, mouchettes, éteignoirs, et des producteurs de suif, huile, résine, alcool, et généralement de tout ce qui concerne l'éclairage
A MM. les Membres de la Chambre des Députés.
Messieurs,
(…)
Nous subissons l'intolérable concurrence d'un rival étranger placé, à ce qu'il paraît, dans des conditions tellement supérieures aux nôtres, pour la production de la lumière, qu'il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit ; car, aussitôt qu'il se montre, notre vente cesse, tous les consommateurs s'adressent à lui, et une branche d'industrie française, dont les ramifications sont innombrables, est tout à coup frappée de la stagnation la plus complète. Ce rival, qui n'est autre que le soleil, nous fait une guerre acharnée.
Nous demandons qu'il vous plaise de faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contre-vents, volets, rideaux, vasistas, œils-de-bœuf, stores, en un mot de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons, au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d'avoir doté le pays. (…)
Si vous fermez, autant que possible, tout accès à la lumière naturelle, si vous créez ainsi le besoin de lumière artificielle, quelle est en France l'industrie qui, de proche en proche, ne sera pas encouragée ?
S'il se consomme plus de suif, il faudra plus de bœufs et de moutons, et, par suite, on verra se multiplier les prairies artificielles, la viande, la laine, le cuir, et surtout les engrais, cette base de toute richesse agricole.
S'il se consomme plus d'huile, on verra s'étendre la culture du pavot, de l'olivier, du colza. (…) Il en est de même de la navigation: des milliers de vaisseaux iront à la pêche de la baleine, et dans peu de temps nous aurons une marine capable de soutenir l'honneur de la France.
Veuillez y réfléchir, Messieurs; et vous resterez convaincus qu'il n'est peut-être pas un Français, depuis l'opulent actionnaire d'Anzin jusqu'au plus humble débitant d'allumettes, dont le succès de notre demande n'améliore la condition. (…) Si vous nous conférez le monopole de l'éclairage pendant le jour, d'abord nous achèterons beaucoup de suifs, de charbons, d'huiles, de résines, de cire, d'alcool, d'argent, de fer, de bronzes, de cristaux, pour alimenter notre industrie, et, de plus, nous et nos nombreux fournisseurs, devenus riches, nous consommerons beaucoup et répandrons l'aisance dans toutes les branches du travail national."
Une précision tout de même : je suis évidemment favorable à ce que les artistes et, d'une façon générale, les créateurs d'œuvres puissent tirer de leur travail un profit légitime, sous forme de droits d'auteur. Mais je réprouve une loi-usine à gaz, absurde dans son principe comme dans son application, et potentiellement liberticide.
Et pour en savoir plus sur le projet de loi HADOPI :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Hadopi
Ch. Romain
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En l’honneur de Denis Olivennes (ex-patron de la FNAC et inspirateur du texte), de Pascal Nègre (président d’Universal et grand zélateur du projet), de Christine Albanel (ministre de la Culture ayant fait du projet une affaire personnelle), de Bernard Lavilliers (chanteur « révolté » ayant appelé à soutenir le projet), de Johnny Hallyday (célèbre exilé fiscal et autre soutien du projet), de Renaud (qui défend le projet après avoir bramé pendant des années "Société, tu m'auras pas"), de Frédéric Lefebvre (porte-parole de l’UMP habituellement défenseur de thèses plutôt ultralibérales) et de quelques autres promoteurs forcenés du projet HADOPI, il m’a semblé indiqué de publier ici des extrait d’un texte écrit en 1845 par l’économiste Frédéric Bastiat, l’un des pères de l’école libérale…
"Pétition des fabricants de chandelles, bougies, lampes, chandeliers, réverbères, mouchettes, éteignoirs, et des producteurs de suif, huile, résine, alcool, et généralement de tout ce qui concerne l'éclairage
A MM. les Membres de la Chambre des Députés.
Messieurs,
(…)
Nous subissons l'intolérable concurrence d'un rival étranger placé, à ce qu'il paraît, dans des conditions tellement supérieures aux nôtres, pour la production de la lumière, qu'il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit ; car, aussitôt qu'il se montre, notre vente cesse, tous les consommateurs s'adressent à lui, et une branche d'industrie française, dont les ramifications sont innombrables, est tout à coup frappée de la stagnation la plus complète. Ce rival, qui n'est autre que le soleil, nous fait une guerre acharnée.
Nous demandons qu'il vous plaise de faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contre-vents, volets, rideaux, vasistas, œils-de-bœuf, stores, en un mot de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons, au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d'avoir doté le pays. (…)
Si vous fermez, autant que possible, tout accès à la lumière naturelle, si vous créez ainsi le besoin de lumière artificielle, quelle est en France l'industrie qui, de proche en proche, ne sera pas encouragée ?
S'il se consomme plus de suif, il faudra plus de bœufs et de moutons, et, par suite, on verra se multiplier les prairies artificielles, la viande, la laine, le cuir, et surtout les engrais, cette base de toute richesse agricole.
S'il se consomme plus d'huile, on verra s'étendre la culture du pavot, de l'olivier, du colza. (…) Il en est de même de la navigation: des milliers de vaisseaux iront à la pêche de la baleine, et dans peu de temps nous aurons une marine capable de soutenir l'honneur de la France.
Veuillez y réfléchir, Messieurs; et vous resterez convaincus qu'il n'est peut-être pas un Français, depuis l'opulent actionnaire d'Anzin jusqu'au plus humble débitant d'allumettes, dont le succès de notre demande n'améliore la condition. (…) Si vous nous conférez le monopole de l'éclairage pendant le jour, d'abord nous achèterons beaucoup de suifs, de charbons, d'huiles, de résines, de cire, d'alcool, d'argent, de fer, de bronzes, de cristaux, pour alimenter notre industrie, et, de plus, nous et nos nombreux fournisseurs, devenus riches, nous consommerons beaucoup et répandrons l'aisance dans toutes les branches du travail national."
Une précision tout de même : je suis évidemment favorable à ce que les artistes et, d'une façon générale, les créateurs d'œuvres puissent tirer de leur travail un profit légitime, sous forme de droits d'auteur. Mais je réprouve une loi-usine à gaz, absurde dans son principe comme dans son application, et potentiellement liberticide.
Et pour en savoir plus sur le projet de loi HADOPI :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Hadopi
Ch. Romain
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1 commentaire:
je vous conseille de consulter le site de CAP 21 avec Corinne Lepage et vous constaterez que, seul, ce petit parti a pris position résolument contre cette loi déjà obsolète.
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